Qu’est-ce que la chirurgie plastique, reconstructrice et esthétique

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On entretient à tort ou à raison une confusion permanente entre ces trois termes. On en dit ou on en fait la même chose. Peut-être parce qu’après tout, il s’agit d’un destinataire unique : l’homme, de son corps. Mais si l’on reconnait en gros que c’est une chirurgie destinée à réparer, reconstruire et embellir l’apparence physique, n’est-ce pas à dire finalement qu’il s’agit d’actes chirurgicaux différents avec des spécialistes particuliers et donc probablement une pratique singulière ?

Sommaire

La chirurgie reconstructrice

Pour certains, la chirurgie reconstructrice est intrinsèquement liée à l’histoire de l’humanité et des diverses souffrances physiques humaines notamment. Le besoin de réparer un corps est aussi ancien que l’humain lui-même. On pense d’ailleurs que dans les années 600 avant J.C, les indiens pratiquaient déjà la rhinoplastie, c’est-à-dire la chirurgie réparatrice du nez, et qui permit en 1862 à Me L’Ambert de changer son « nez aquilin contre un nez droit » dans l’œuvre d’Edmond About, Le Nez d’un notaire.

La greffe épidermique comme on l’appelait à cette époque se faisait dans les cas de brûlures pour faciliter leur cicatrisation. C’est d’ailleurs en faveur de la première guerre et de la seconde guerre mondiale que la chirurgie reconstructrice, contestée par l’Eglise au moyen-âge prendra de l’essor. L’importance des blessures, des mutilations, avec ceux qu’on a nommés ironiquement « les gueules cassées » et dont la prise en charge par la génioplastie dans les cas des mentons cassés, l’otoplastie pour les oreilles, donna naissance à la chirurgie du visage et permit le développement de la chirurgie maxillo-faciale, pour réparer aussi les crânes ou les mâchoires fracassés. Dufourmontel, Gillies, en passant par Blair, Davies et Morestin furent les grands noms de cette discipline.

La chirurgie esthétique

Mais si la finalité de la chirurgie à cette époque est bien de réparer, de reconstruire, de restituer à un membre du corps humain sa fonction perdue, de réhabiliter le corps humain, la chirurgie esthétique elle, a une autre finalité, c’est d’embellir. La chirurgie reconstructrice est celle destinée à la réimplantation, à la reconstruction, etc., C’est à partir d’elle qu’est né le besoin d’améliorer une forme, de la modifier. En d’autres termes, c’est de la chirurgie reconstructrice qu’est née la chirurgie esthétique. Les progrès de l’une ont permis la naissance de l’autre. L’une des premières interventions esthétiques, notamment la réduction mammaire remonte au 19e siècle en France, alors que la première abdominoplastie à cours aux USA.

Chirurgie reconstructrice ou chirurgie esthétique, la sécurité sociale tranche

Mais les normes de la sécurité sociale permettent d’établir une nette différence entre la chirurgie reconstructrice et la chirurgie esthétique. Celles-ci considèrent comme intervention de la chirurgie reconstructrice tout ce qui relève d’un handicap que seule une chirurgie peut corriger. C’est d’ailleurs pour cette raison que seulement des telles interventions sont prises en charge par elles. Dans ce cas, une réduction mammaire sera prise en charge (parce qu’elle génère des douleurs dorsales) alors qu’une augmentation mammaire ne le sera pas.

La chirurgie réparatrice



Si la chirurgie reconstructrice répare tandis que la chirurgie esthétique embellit et rajeunit, à quoi sert la chirurgie plastique donc ? Ce terme plastique peut faire l’objet d’une mauvaise interprétation, comme s’il désignait une intervention ou une chirurgie à part. La chirurgie plastique désigne tout simplement l’ensemble des interventions aussi bien en chirurgie réparatrice qu’en chirurgie esthétique.